Ils étaient 30 000 à 40 000 jeunes à défiler ce vendredi 15 mars à Paris et près de 150 000 partout en France pour la grève mondiale pour le climat lancée par la jeune Suédoise Greta Thunberg. À travers le monde, 120 pays se sont mobilisés. Les journalistes de Novethic ont suivi le cortège parisien. Reportage.

Dans le métro direction la place du Panthéon, en plein cœur de la capitale, les rames sont bondées de jeunes, pancartes en carton récupéré dans une main et portable de l’autre pour suivre les derniers tweets sur la mobilisation. Deux jeunes filles échangent sur les cours qu’elles sèchent ce vendredi après-midi pour participer à la grève mondiale pour le climat initiée par la Suédoise Greta Thunberg.
"Ramenez la planète à la raison", "Vous mourrez de vieillesse, nous n’aurons pas cette chance", "On préfère sécher que griller"… Des groupes peaufinent leur slogan avant de se mêler à l’immense foule qui entoure l’édifice où sont inhumés les plus grands. "Notre fac a banalisé les cours cet après-midi pour qu’on puisse venir (les absences ne seront pas mentionnées, ndlr)", raconte Lou, 19 ans, avant d’entonner "Et 1, et 2, et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité" au son des batucadas. Un peu plus loin, Adèle, 8 ans, est accompagnée de ses parents. Un peu timide, elle explique que "ça ne va pas aller si on ne fait rien…"

"Ça me donne la chair de poule d’entendre tous ces slogans" s’enthousiasme une passante. D’autres badauds s’arrêtent pour applaudir le cortège. Je regarde ma montre : depuis une heure, les jeunes défilent sous mes yeux et la foule au loin ne semble pas se tarir. Des faux billets de 1 000 milliards d’euros sont distribués, c’est la somme qu’il faudrait investir chaque année dans la transition écologique pour en Europe selon le Pacte Finance Climat.
"Je crois que c’est historique autant de jeunes mobilisés, constate Jules du collectif des Jeunes pour le Pacte Finance Climat. Il y a l’Unef (Union Nationale des Etudiants de France), la Fage (Fédération des Associations Générales Etudiantes), il y a des profs aussi. On est tous unis." À nos pieds, Marie, du mouvement Clean Walk, ramasse tous les mégots pour les envoyer dans une usine de recyclage en Bretagne. "On suit la manif pour ramasser les déchets et ainsi être cohérents", lâche-t-elle avant de poursuivre sa mission.


"C’est un truc de dingue ce qu’il se passe là. On l’espérait, on n’y croyait pas trop et c’est en train d’arriver, commente très ému Yacine Ait Kaci, le fondateur de Little Citizens for Climate. Les jeunes ont pris conscience de la puissance qu’ils représentent, c’est leur avenir qui se joue, ils ne pourront pas revenir en arrière, ils sont prêts à faire ce qu’il faudra pour lutter contre le changement climatique. Le réalisme change de camp et la bataille culturelle est en train d’être gagnée dans la rue, de façon non-violente et festive. Une révolution douce qui peut tout faire basculer…"
Ailleurs en France et dans le monde
Comme à Paris, où les organisateurs évoquent 40 000 manifestants et le policiers 29 000, des milliers de jeunes se sont mobilisés dans toute la France. Selon les estimations officielles, ils étaient 12 000 à Lyon, 6 000 à Lille, 5 700 à Rennes, 5 000 à Strasbourg et Montpellier, et 3 000 à Nantes, Marseille et Bordeaux. Au total, 221 villes étaient mobilisées.  


Dans le monde, ce sont plus de 2 000 villes qui se sont mobilisées dans 125 pays, de la Côte d’Ivoire à l’Australie, en passant par le Sri Lanka ou encore le Mexique.


"Ce n’est qu’un début" promettent les manifestants et les organisations qui les soutiennent. Rendez-vous dès ce samedi 16 mars pour la Marche du siècle à Paris et dans toute la France avec plus de 170 mobilisations prévues.
Concepción Alvarez et Marina Fabre

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